Sam Mendes a frappé fort en 2020 avec 1917, un film de guerre qui donne l’illusion d’un plan-séquence unique. Ce choix audacieux plonge le spectateur directement dans l’intensité d’une mission pendant la Première Guerre mondiale, avec deux soldats britanniques en pleine course contre la montre. Cette mise en scène immersive ne sort pas du hasard : elle repose sur une technologie cinématographique sophistiquée, préparée en amont pour offrir une continuité quasiment sans faille. On vous dévoile comment cette illusion narrative puissante s’est construite, ses atouts et les limites d’une telle prouesse.
Le film promet une expérience immersive où chaque pas et chaque souffle des protagonistes sont ressentis. Après avoir exploré cette première impression, découvrez le secret derrière le montage millimétré, la maîtrise de l’éclairage naturel par Roger Deakins, chef opérateur culte, et la préparation lourde qu’exige un tel défi. Enfin, des alternatives plus classiques à ce style cinématographique expliquent pourquoi le « faux plan-séquence » est à la fois un exploit et un casse-tête.
En bref : maîtriser le faux plan-séquence de 1917
- Réalisation minutieuse : Chaque scène a été répétée des dizaines de fois pour ne jamais interrompre l’action.
- Assemblage de longues prises : Pas un vrai plan-séquence, mais plusieurs « mini-plans » liés pour maintenir la continuité.
- Technologie adaptée : Usage de la caméra Arri Alexa Mini LF et de systèmes stabilisateurs pour mouvements fluides.
- Éclairage naturel : Un pari risqué pour renforcer le réalisme malgré les contraintes météo.
- Immersion accrue : Le spectateur ressent le rythme et le danger en temps réel, profitant du point de vue rapproché.

Comment 1917 joue avec le montage pour simuler un plan-séquence
Contrairement à ce que son impressionnante réalisation laisse croire, 1917 n’a pas été tourné en une seule prise. Le réalisateur Sam Mendes a composé un film à partir de longues séquences judicieusement assemblées. Chaque « mini film » est une séquence tournée d’une traite, parfois jusqu’à 9 minutes, que l’équipe assemble avec une précision clinique au montage.
- Préparation raffinée : Le scénario présente deux versions, dont une détaillant précisément les déplacements et mouvements de caméra.
- Transitions naturelles : L’enchaînement entre plans est masqué par des actions—passer une porte, se glisser derrière un rideau, etc.
- Répétitions longues : Jusqu’à 60 prises sont nécessaires parfois pour obtenir la scène parfaite sans faille.
- Montage invisible : Le défi principal : donner l’impression d’un plan continu sans cassure.
Cette approche offre au public une expérience prenant place dans un temps ressenti quasi réel, où la tension monte sans interruption, créant l’illusion d’être plongé dans chaque instant de cette guerre mondiale. Pour mieux comprendre l’ampleur de cette technologie cinématographique, on peut la comparer à des scènes d’ouverture immersives comme celle de La La Land, qui captivent également sans crier gare.
L’éclairage naturel, un choix technique audacieux
Le directeur de la photographie Roger Deakins, habitué aux exigences de blockbusters comme Blade Runner 2049, a choisi de miser sur la lumière naturelle pour renforcer l’authenticité. L’absence quasi totale d’éclairage artificiel permet de suivre les variations du jour et la météo, éléments imprévisibles mais réalistes.
- Conséquence : Certaines prises duraient exactement le temps d’un éclairage naturel efficace, par exemple quand les personnages allument des fusées éclairantes.
- Adaptation : Le tournage respectait un ciel couvert constant et les séquences étaient tournées dans l’ordre chronologique.
- Synchronisation : Une coordination rigoureuse avec la météo et l’emploi d’équipements spéciaux pour conserver une cohérence visuelle.
Ce choix de mise en scène donne une tonalité sobres aux images, accentuant la tension permanente du récit tout en soulignant la dimension historique du conflit.
Comment réussir une immersion quasi sans précédent en 5 étapes
- Écriture pensée pour le défi : Composer le scénario pour un parcours précis, avec chronologie même des déplacements.
- Répétition intensive : Reproduire à la perfection chaque mouvement des acteurs et de la caméra.
- Technologie caméra adaptée : Utiliser des caméras légères et stabilisées (Arri Alexa Mini LF, Steadicam, Trinity).
- Gestion du décor : Travailler sur des plateaux géants pour reconstruire chaque scène avec détails et continuité.
- Post-production subtile : Masquer les coupes au montage par des actions naturelles des personnages.
Alternatives et limites : pourquoi ne pas toujours foncer tête baissée
Bien que spectaculaire, le faux plan-séquence impose des contraintes fortes :
- Préparation lourde : Jusqu’à 6 mois de répétitions et coordination très poussée sont requises.
- Temps de tournage rallongé : Multiplication des prises pouvant retarder la production.
- Limites artistiques : Moins de flexibilité pour insérer des effets narratifs ou changer le tempo.
- Technique risquée : Chaque erreur oblige à reprendre toute la séquence, augmentant le stress.
Dans certains cas, un montage plus traditionnel reste conseillé pour assurer fluidité et pouvoir affiner le rythme narrative. Mais 1917 prouve que, bien maîtrisé, le faux plan-séquence crée une forte connexion émotionnelle avec le spectateur et révolutionne notre regard sur cette période sombre de l’histoire.

Je m’appelle Céline, j’ai 31 ans et je suis journaliste spécialisée dans le cinéma. Passionnée par le septième art, j’explore les actualités, les critiques et les tendances du monde cinématographique. Mon objectif est de partager ma passion et d’informer les amateurs de films à travers des articles percutants et des analyses approfondies.


